jeudi 17 juin 2010

anniversaire guillaume

guillaume a soufflé sa deuxième bougie le 31 mai.

on attendra l'année prochaine pour qu'il en comprenne le sens. Néanmoins, il a apprécié le gateau comme vous pourrez le constater sur les photos.

étant donné que c'est un peu une mascotte dans notre quartier des maristes, il a été pourri gâté : ballons, balafon(sorte de xylophone), xylophone, maison qui fait du bruit (beaucoup de bruit même) merci catherine, un petit boubou pour les sorties officielles...

pour les photos c'est ici

ps : astuce : en devenant membre du blog vous serez informé directement des nouveaux messages

mardi 1 juin 2010

les mercier de retour

Bonjour à tous,

Après plusieurs mois de silence voici enfin des nouvelles en provenance du Sénégal.

Qu’avons-nous fait depuis tout ce temps? Avant la saison chaude, appelé ici hivernage, nous voulions visiter un maximum de choses, afin de le faire sous une température clémente.

Ainsi, nous sommes allés dans le désert de Lompoul. C’est l’unique désert du Sénégal. Une agence de voyage y a installé un campement composé de tentes mauritaniennes. Dans le campement rien en rapport avec le confort moderne, si ce n’est le bar…

Le lieu est vraiment impressionnant, comme vous en jugerez sur les photos ce qui en fait un endroit très prisé par les toutous. (Espèce de touriste pas du tout en voie de disparition qui se nourrit de bières et de blagues pas drôles). Pour le week-end en amoureux c’était donc un peu décalé. Les bronzés ont du souci à se faire, la relève est assurée.


Pour le week-end de Pâques, nous avons voulu découvrir le parc du DJOUDJ, au nord du pays. Il s’agit d’une des plus grandes réserve naturelle ornithologique d’Afrique. C’est ici qu’a été tourné une grande partie du film « le peuple migrateur ». Yann Artus Bertrand y a survolé le parc quelques heures avant nous ; heureusement son hélicoptère ne fait pas trop fuir les animaux et est particulièrement respectueux de l’environnement.

Ce parc dispose d’une faune extraordinairement riche : canard, oie de Gambie, aigrettes, spatules ; ibis, pélicans, aigles pêcheurs… fournissent un spectacle grandiose. De nombreux crocodiles, varans et phacochères agrémentent également les lieux. De beaux souvenirs…

les photos c'est par ici

Avant de retourner à Dakar, nous souhaitons passer quelques temps à Saint Louis. Après plusieurs km sur un chemin de terre pour 4*4, avec notre bonne vieille C15 (genre 4L), nous arrivons à Saint Louis. C’est le lendemain de la fête nationale. Tout est donc particulièrement calme. Saint Louis fut la plus grande ville coloniale française en son temps ; les bâtiments pour certains en très mauvais état en témoignent. D’importantes rénovations sont en cours, notamment le pont Faidherbe, conçu par Gustave Eiffel qui permet de relier la ville au centre de Saint Louis qui se situe sur une île. Il y a de nombreux parcs aux environs de Saint Louis. Ce sera donc l’objet de prochaines découvertes.

Articles à suivre : la visite de Bx et Stef, celle des parents d’Adrien, l’anniversaire de guillaume, les petits de l’internat des Maristes.

samedi 12 décembre 2009

video guillaume

elles nous ont été réclamées.
voici deux vidéo de guillaume qui attestent qu'il marche.
il vous embrasse tous

cliquez ici

la coopération selon adrien

Qu’est-ce que le volontariat de solidarité international. (VSI)

Tout d’abord, un constat cette forme de volontariat est largement méconnue. Les projets de courte durée (missions de quelques mois auprès des plus démunis) ont le vent en poupe au contraire de cette forme d’engagement qui s’essouffle. C’est le constat fait par le secrétaire d’Etat à la coopération qui a lancé une réforme à ce sujet avec comme pays pilote le Sénégal, le Burkina Faso, le Cameroun et le Cambodge.

Le volontariat de solidarité international est un engagement de longue durée (un ou deux ans) avec l’idée sous-jacente de développement et non d’urgence (comme peuvent le faire médecin sans frontières ou la croix rouge) ou d’aide ponctuel (type chantier d’été). Chacune de ces formes a néanmoins sa place dans l’aide aux pays du Sud.

Il s’agit pour les VSI de mettre leurs compétences professionnelles au service d’un projet. Ce projet peut s’étaler sur deux, six, dix ans. L’objectif est de pouvoir à terme former ou recruter quelqu’un localement.

Les conditions matérielles de travail et de vie en général sont correctes. Elles correspondent au niveau de vie de la classe moyenne. C’est un savant équilibre : suffisamment restreintes pour rester en adéquation avec le principe de volontariat et suffisamment importantes pour tenir dans la durée. En effet, on ne peut
« accepter » les mêmes conditions sur deux mois et sur deux ans.

La coopération à Clairafrique ?

Je fus étonné au moment de recevoir mon affectation d’obtenir ce poste : responsable du contrôle interne dans une librairie. Cela ne correspond pas à l’idée que je me faisais du volontariat, d’autant plus que cette structure est importante et pérenne. Mais cette librairie qui dépend du diocèse se singularise par certaines de ses actions. Elle veut permettre un plus grand accès à la culture et aux livres. Pour ce faire, elle organise de nombreuses manifestations comme la Caravane du Livre. Des écoliers viennent de tout le Sénégal avec le soutien de plusieurs associations afin de connaître le domaine du livre et d’en acheter à prix réduits. La libraire organise également des conférences débats ouvertes à tous chaque vendredi. Elle a également créé une petite maison d’éditions afin de promouvoir certains auteurs africains et éditer des livres scolaires localement ; car il faut savoir que plus de 80% des livres scolaires viennent de France. Je ne souhaite pas faire ici l’étalage des activités de Clairafrique mais cela aide à comprendre qu'il ne s’agit pas que de vendre simplement des livres.

Le travail à Clairafrique

Tout d’abord le choc des cultures est incessant. Pour ma part, je m’occupe de gestion ainsi que du respect des procédures. Deux notions bien éloignées des mentalités sénégalaises.. Il faut donc chaque jour faire preuve d’énergie pour que les projets avancent. Mais nous sommes dans le cadre d’une coopération de longue durée, et les termes de la mission qui m’a été confié comprennent le respect de la culture. Il ne faut rien imposer et inciter les gens à faire par eux même sinon cela ressemble à une aide ponctuel qui ne s’inscrira pas dans la durée. Cela me demande donc beaucoup de patience et d’énergie. Mais on s’habitue également à leur mode de pensée qui a ses raisons d’être ce qui facilite notre compréhension mutuelle.

A suivre la dimension interculturelle et la vie au Sénégal

mercredi 2 décembre 2009

TABASKI

Un mouton, deux moutons, trois moutons, quatre moutons.... non, je ne compte pas les moutons pour trouver le sommeil que j'ai très bon, merci ! Les rues de Dakar sont peu à peu envahies de moutons... nouvelle forme d'immigration positive, transhumance, …

Le week end dernier c'était jour de Tabaski. Nous avions été invité près de Dakar à célébrer cette fête par un collègue de Clairafrique.
Et c'est quoi la Tabaski ? Ici, c'est le mot pour désigner ce que vous connaissez plus sous le terme de l'Aïd-el-Kebir.


« Chaque père de famille ou quiconque dans la mesure de ses moyens doit tuer un mouton pour célébrer le sacrifice d'Abraham. Le pays tout entier est absorbé par les préparatifs : achat du mouton pour le sacrifice et habits neufs pour la famille. Les habits neufs sont nécessaires pour se présenter à Dieu dans une tenue correcte en ce jour de fête.(...)Les moutons envahissent les villes, on trouve des foirails sur le bord des routes, d'autres sont promenés jusqu'en centre ville par des commerçants en quête d'acheteurs. Les journaux titrent sur les moutons et toutes les discussions des pères de famille portent sur leur prix, leur santé, dans les bus et les queues à la banque où l'on demande des avances.





Le jour J, après la prière, les gens se souhaitent une bonne année "dewenati bal ma hak" (que l'année prochaine nous trouve ici en paix) et se demandent mutuellement d'effacer leurs offenses, car c'est également le jour du pardon. Puis les hommes se préparent à tuer le mouton lavé à l'aube, le père de famille l'égorge et le dépouille pendant que les femmes préparent les boissons sucrées, les ingrédients, le barbecue. Rapidement, tout le quartier embaume la grillade. Les enfants mangent les premiers, puis circulent avec des plats de viande que les familles s'offrent mutuellement en fonction des liens d'amitié, de voisinage ou d'alliance. C'est l'occasion de faire l'aumône aux familles pauvres. C'est ripaille pour tous. Les plus petits vont de maison en maison, en groupe de 5 à 10, bien habillés en boubous et babouches, en demandant des « dewenal » étrennes, en argent, sucre, ou riz. »

propos recueillis sur :
http://www.senegal-online.com/francais/histoire/religions/tabaski.htm

jeudi 26 novembre 2009

la coopération selon laurence épisode deux

La copé au sein d’une école d’élites




Pour la plupart des personnes partir en copé signifie aller à la rencontre des populations défavorisées dans les endroits les plus pauvres et reculés d’un pays du sud. Je l’imaginais aussi avant de recevoir ma mission bien qu’avec Guigui je savais que la DCC ne nous enverrait pas en pleine brousse en Centre Afrique.

Mais quel ne fut pas mon étonnement quand on m’annonça que je serai psychologue dans une école prestigieuse et chère qui forme les élites du Sénégal. Je me demandais vraiment quel allait être mon rôle au sein de cet établissement, en quoi mon aide serait-elle utile et quel sens ma copé prendrait-elle dans cet environnement privilégié. En effet, je pensais comme beaucoup qu’une mission de développement ne pouvait se dérouler qu’auprès des plus pauvres.



Après deux mois de copé je me rends compte à quel point il est essentiel d’intervenir aussi auprès des jeunes qui prendront demain les rennes du pays. Aller à leur rencontre grâce à ma copé permet de leur donner dès le plus jeune âge une ouverture sur le monde, sur l’Europe et sur la France. Ouverture qui leur sera nécessaire plus tard s’ils veulent que l’Afrique participe à la mondialisation et en tire profit. En l’envisageant sous cet angle ma copé prend sens.



Par ailleurs moi qui pensait aller à la rencontre des plus pauvres à travers mon projet de volontariat, et bien je ne me suis pas trompée. En revanche, la pauvreté ne se situe pas là où je l’imaginais. Au quotidien je rencontre de « pauvres » personnes en ce sens où elles sont souvent comblées par le confort matériel mais carencée en amour, en affection et en repère. J’essaie d’accueillir leur souffrance, de les rejoindre dans leur souffrance et de leur donner un petit rien d’amour. Je suis consciente d’être une goutte d’eau dans l’océan mais j’ai le mérite d’exister et de tout faire pour que ce petit rien d’amour donné porte ses fruits. J’ai grande confiance en l’africain qui a cette volonté d’avancer, de se battre et de surmonter des situations vécues souvent dramatiques.

Je suis juste là pour réveiller en eux leur force de vie parfois endormie sous le poids des épreuves, tel est le sens de ma copé ici au Cours Sainte Marie de Hann.

mercredi 18 novembre 2009

LA COOPERATION SELON LAURENCE

Cela fait maintenant deux mois que nous sommes arrivés au Sénégal, il est donc grand temps de faire un point sur ma copé et sur le sens qu’elle prend pour moi.


Partir en copé signifiait : vivre un projet en famille, partir à l’aventure, mener une vie plus simple, aller à la rencontre d’une autre culture, consolider ma foi et fortifier mon couple. Au bout de deux mois qu’en est-il ? Où en suis-je ? Quel sens ma copé a-t-elle pris ?

Le départ de France

Les débuts furent difficiles car quitter son pays, ses racines, ses repères, ses habitudes, sa famille et ses amis n’a pas été évident. Il m’a fallu du courage pour renoncer à ma petite vie parisienne rythmée et bien confortable. J’avais peur car je savais tout ce que je quittais sans pour autant savoir ce que j’allais découvrir. Au moment du départ la peur de l’inconnu m’a noué le ventre à tel point que de chaudes larmes ont coulé à l’aéroport.

L’arrivée au Sénégal

A mon arrivée au Sénégal je n’ai pas peur d’écrire que j’ai souffert du temps, des moustiques, du manque de sommeil, d’une perte importante de poids, du stress de la nounou à trouver, de problèmes digestifs et j’en passe. Tous les jours il me fallait combattre ces désagréments et puiser l’énergie nécessaire pour m’intégrer, m’investir dans mon travail, me familiariser à un nouvel environnement et créer de nouveaux repères. J’ai trouvé cette énergie grâce à l’accueil des sénégalais, à leur ouverture, à leur chaleur humaine, à leur joie et leur bonne humeur. A cet égard je disais à la directrice que le sourire des sénégalais présent à tout moment de la journée fut véritablement thérapeutique pour moi et m’aida à affronter chaque difficulté quotidienne.

Un début de copé placé sous le terme de « la rencontre »

Comment définir mon début de copé ? Le terme qui me vient à l'esprit est « la rencontre ». En effet, j’ai eu le sentiment de me décentrer et de me tourner vers les autres, attitude que j’avais presque perdue à Paris tant l’individualisme est présent. Actuellement je vis l’ouverture à l’autre quotidiennement de part mon travail car je reçois toute la journée des élèves, des parents et le personnel technique de l’école en souffrance. J’essaie de les comprendre au-delà des différences interculturelles. Pour cela il faut me décentrer totalement en faisant abstraction de mes repères, de mes représentations, de mes principes afin de « rentrer » dans leur raisonnement. Je dois m’oublier car je ne peux plaquer mes références à leur mode de pensée et Dieu sait combien les différences entre nos deux cultures sont importantes…Le langage a lui seul amène déjà de nombreuses confusions car la signification d’un même mot diffère bien souvent.

Etant la seule psychologue pour 5 000 personnes, mes journées sont très remplies et mon esprit est parfois fatigué, il m’arrive donc de rentrer fatiguée à la maison et peu disponible pour mon enfant et mon mari. Mon futur challenge de la copé sera donc de trouver un meilleur équilibre et recevoir peut être moins de patients mais comment fermer sa porte à quelqu’un qui souffre ?

La « rencontre » a guidé mon début de copé dans mon travail mais aussi à l’extérieur. En effet, depuis notre arrivée Adrien et moi nous ouvrons beaucoup à l’extérieur, à nos voisins (clin d’œil à maîtresse Amy), aux marchands du quartier, aux gardiens, aux autres volontaires DCC, aux Fidesco, aux VIE de Dakar. Nous avons fait de belles rencontres aussi bien parmi les français que les sénégalais, je suis heureuse de constater que nous avons facilement quitté l’individualisme parisien pour adopter en partie l’esprit communautaire africain. Je me sens vraiment plus ouverte depuis que je suis au Sénégal car je rencontre des gens très différents que je refuse de juger en raison de leur différence. J’ai au contraire l’impression de m’enrichir tous les jours de cette différence.

Se faire de vrais amis sénégalais reste néanmoins difficile car les amitiés peuvent devenir intéressées et la DCC nous a averti de faire attention. La frontière entre la vraie amitié et celle intéressée reste donc encore à définir, futur objectif de ma copé.

Le renoncement

Dernièrement une phrase dite par une amie a retenue mon attention et mérite que je m’y attarde un peu. On m’a donc dit « vous les Mercier vous faites vraiment un humanitaire de luxe ». Certes nous avons beaucoup de chance d’être à Dakar, pays sûr politiquement, d’avoir la plage à proximité, d’être logés dans une grande maison, d’avoir une nounou pour Guillaume…Nous reconnaissons et profitons largement de ces avantages comme peuvent en témoigner les photos du blog.

Mais à travers le terme « luxe » la personne semblait vouloir dire que notre copé ne nous demandait finalement pas d’effort. A cet égard, il ne faut pas oublier que nous faisons du développement et non une intervention humanitaire d’urgence de quelques semaines au milieu de la brousse. Nos conditions sont meilleures car il faut tenir et durer sur la longueur (2 ans) et malgré ça la DCC chiffre 20% d’arrêt de mission avant le terme.

Mon gros effort de copé est avant tout le renoncement à ma famille et à mes proches car je suis loin d’eux et j’ai difficilement accès à internet. Adrien a aussi renoncé à son poste chez Mazars et nous renonçons ensemble quotidiennement à notre petit confort parisien à la fois matériel et financier dont on avait pris l’habitude. Cette vie plus simple coupée des préoccupations matérielles et du stress professionnel ne nous frustre pas car nous l’avons choisie. Elle nous apporte énormément car elle nous recentre vers l’essentiel qui est d’avoir le temps et la disponibilité pour s’ouvrir à l’autre, à la rencontre et à l’échange.

Il n’en demeure pas moins qu’au quotidien il est parfois difficile d’être séparé de ses proches, de ne pas avoir les moyens financiers pour vivre de temps à autre égoïstement, de ne pas avoir accès à la culture et à la technologie, de ne pas avoir notre confort habituel… Notre copé prend aussi sens dans tous ses petits efforts du quotidien qu’il faudra parvenir à tenir sur la durée.

a SUIVRE : la copé selon adrien